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No 4 Edito (EN / FR)



being marked


We are beginning to understand that each issue of our magazine develops in an unexpected way. When a text arrives, we try to see how it speaks to the others. Of course, each new arrival – including the last one – can change the accents already established...

This issue has taken a long time to find its shape. Many thanks to the authors for their patience and, of course, to you our readers!


This time the texts are grouped around the theme of "being marked". They plunge us into a certain coincidence of events, gestures and words that mark us for life. Without exception, our authors speak of an experience that can be neither mastered nor controlled. However, we can become accustomed to it, we can find in it a deeply personal way of being, a comfort or a healing.


All four authors of this issue, consider that the decisive moments of human life, those which really mark us, are probably those when an unexpected passage (a certain crossing) is achieved, when one finds oneself in the camp of the other or (which seems hardly imaginable) one finds the other in one’s camp, behind one’s well-guarded borders.


For Juana Adcock, staying in a country that is not his own, experiencing a certain lack of love, in an almost aphasic state, where the country struggles to reveal itself, is a way of not running away from things that one does not fully learn, and perhaps never will. This experience is an energizing element in his life as an author and translator.


With Eddie Bonesire, we find ourselves in a mother-son relationship that has long (always?) been permeated by a lack of love (as the author says: "in a mutual non-love"). But the mother's illness and end of life force them to cross borders and find the other as a stranger and stay, not to forget or make the other forget (the wounds) but rather to experience waiting, more precisely to find a "comforting echo of expectations".

In his text, Patrick Parmentier confronts, on the one hand, the immensity of a sky whose borders cannot be "conceived", and, on the other hand, the well-established terrestrial (including European) borders; the author, in relation to a Ukrainian family he is hosting, asks the question: is it possible to cross the borders of "sedentary people who have become nomads? ".


Marianne Csáky describes the situation of the Eastern European artist who leads a deliberately nomadic, deliberately less protected, life. By producing rather personal and individual works, she does not fit into the avalanche of "Representational Inevitability". Yet a healing process occurs for her when she re-enacts with her Chinese colleagues a traumatic event (a Christmas party from the 1970s) that was originally recorded on a home video.


Now it's your turn, dear readers! We invite you with this issue to cross your borders, to confide in our authors who are waiting for you with their friendship and strangeness. In writing these articles they have already taken the first step towards you.



 

être marqué.e


Nous commençons à comprendre que chaque numéro de notre revue se forme d’une manière inattendue. Quand un texte arrive nous cherchons à le mettre en dialogue avec les autres. Bien sûr, chaque arrivant – y compris le dernier – peut faire basculer, modifier les accents déjà bien installés…


Ce numéro a pris pas mal de temps pour trouver sa forme. Merci beaucoup aux auteurs pour leur patience et, bien sûr, à nos lecteurs !


Les textes se regroupent cette fois-ci autour d’une thématique „être marqué.e” et nous plongent dans une certaine coïncidence des événements, des gestes, des paroles qui nous marquent à vie. Nos auteurs parlent sans exception d’une expérience que nous ne pouvons ni maîtriser, ni contrôler. Par contre, nous pouvons nous y accoutumer, nous pouvons y trouver une manière d’être profondément personnelle, un réconfort ou une guérison.


Les auteurs de ce numéro, tous les quatre, nous suggèrent que vraisemblablement les moments décisifs de la vie humaine, qui nous marquent vraiment, sont ceux où un passage inattendu (une certaine traversée) se réalise, quand l’un se retrouve dans le camp de l’autre ou — ce qui paraît difficilement imaginable : on retrouve l’autre dans notre camp, derrières nos frontières bien gardées…


Pour Juana Adcock, rester dans un pay(sage) qui n’est pas le sien, demeurer dans un certain manque d’amour, dans un état presque aphasique, où le pays(age) peine à se dévoiler, c’est une prise de position de ne pas fuir les choses qu’on n’apprend pas complètement, et peut être qu’on n’apprendra jamais. Cette expérience est un élément dynamisant de sa vie d’auteur et de son activité d’écrivain et de traducteur.


Avec Eddie Bonesire, on se retrouve dans une relation mère-fils qui est depuis longtemps (toujours ?) imprégnée par le manque d’amour (comme dit l’auteur : „dans un non-amour réciproque”). Mais la maladie et la fin de vie de la mère les forcent à traverser les frontières et à retrouver l’autre comme un(e) inconnu(e) et rester avec, non pas pas pour oublier ou faire oublier (les blessures) mais bien plutôt pour expérimenter l’attente, plus précisément trouver un „écho réconfortant aux attentes”.


Dans son texte, Patrick Parmentier se confronte d’un côté à l’immensité d’un ciel dont on ne peut pas „concevoir les frontières”, de l’autre côté aux frontières terrestres (même européennes) bien installées ; et l’auteur, à propos d’une famille ukrainienne qu’il accueille, pose la question : est-ce qu’il est possible de traverser les frontières des „sédentaires qui sont devenus nomades ?”.


Marianne Csaky décrit la situation de l’artiste d’Europe de l’Est qui mène une vie volontairement nomade, volontairement moins protégée. Mais qui, en produisant des oeuvres plutôt personnelles et individuelles, ne s’inscrit pas dans l’avalanche de „Representational Inevitability”. Pourtant, incontestablement, un processus de guérison se produit pour elle quand elle fait rejouer avec ses collègues chinois un événement traumatisant (une fête de Noël des années 70) qui a été originellement enregistrée sur une vidéo familiale.


C’est à vous maintenant, chères lectrices, chers lecteurs ! Nous vous invitons avec ce numéro à traverser vos frontières, à vous confier à nos auteurs qui vous attendent avec leur amitié et leur étrangeté, mais écrivant ces articles, ils ont déjà fait le premier pas vers vous.





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